L’Appel des Orishas : Confessions d’une jeune révolutionnaire cubaine devenue prêtresse en Santeria – Aconcha Sanz Averhoff

 

livre

Est-ce parce qu’elle est loin de l’île de son enfance, qu’elle est sans lieu ni destinée, qu’inlassablement Aconcha poursuit une quête ? Retrouver la femme abyssale, le faire émerger “des eaux profondes et noires”. Depuis quarante ans, elle essaie de mettre un visage, de donner corps à cette femme. Elle l’a d’abord habillée de mille étoffes et couleurs. Puis, après le départ de sa mère, elle a décidé de mettre des mots sur son visage, de la nommer: Yemaya des eaux, Yemaya Olokun, Orisha ou déesse majeure du Panthéon Yorouba. Dans ce livre, Aconcha raconte et dessine avec talent et humour sa jeunesse partagée entre la révolution et les Orishas, ces forces de la nature qui délicatement proposent un chemin vers un état “d’être plus et mieux”. Elle évoque aussi son départ vers l’Europe, les chocs et les questions qu’elle se pose face à ce nouveau “Vieux Monde”. Puis finalement, elle parle de la réconciliation avec son passé, sa décision d’aller enfin à la rencontre de la femme qui l’habite. Pour recréer certaines ambiances, elle n’hésite pas à proposer une série de recettes succulentes qui nous mettent résolument en appétit pour son monde. Un ouvrage de passion, de rencontres, de métissages.

Aconcha est née à la Havane le 14 février 1946, dans une famille d’origine sino-africaine. Dès sa naissance, son oncle Tata, babalao ou “sorcier” dans le culte de la Santeria, décèle en elle une digne représentante de sa lignée et lui insuffle peu à peu tout son savoir. Mais, à la Révolution, le changement radical de la société cubaine interrompt les aspirations profonde de l’adolescente. Son père, fervent et sincère communiste, lui transmet sa fièvre révolutionnaire et, en 1965, elle obtient un poste à l’ambassade de Cuba à Paris. En mai 1968, elle quitte ces fonctions et opte résolument pour un retour vers ses rêves d’enfance en laissant libre cours à l’énergie créatrice qui l’habite.

Toujours sous l’infuence magique de la Santeria, cette autodidacte se lance dans le milieu artistique et, bientôt, s’exprime à la fois comme peintre, dessinateur, sculpteur, styliste ; elle chante : à travers son CD “Noche Cubana”, elle rend hommage au bolero. Et enfin, elle adore cuisiner ; pour recréer certaines ambiances, elle n’hésite pas à vous proposer dans ce livre une série de recettes créoles qui nous mettent définitivement en appétit pour son monde.